Une séance
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Le « conducteur »  de séance 

Il s’agit de préparer la séance selon des modalités constantes tout au long du programme. Un conducteur, c’est la trame ou le fil conducteur de l’animation. L’objectif répond à la question du « pourquoi », le conducteur répond à la question du « comment ». La trame doit donc être suffisamment détaillée pour avoir le déroulement de la séance et suffisamment synthétique pour permettre de garder une vision d’ensemble de l’animation. On y retrouve donc les différentes étapes citées plus haut.

Il permet de vérifier à l’avance la cohérence avec les principes pédagogiques (progression de la séance, compétences travaillées, variation des types d’activité ; respect des besoins de l’enfant…) Il donne des repères sur le rythme et le timing. L’existence d’un conducteur bien préparé favorise la sécurité de l’animateur mais lui confère aussi la capacité à s’adapter plus facilement face aux imprévus de séances.

Un conducteur de qualité favorise la transférabilité d’une animation d’un intervenant à un autre.


Les étapes d’une séance

La démarche pédagogique proposée fait référence aux principes édictés dans la partie « la pédagogie - sources et modèles  ».

1-Accueil

L’accueil est ce qui va de façon symbolique, signifier l’entrée dans ce temps spécial de la séance. C’est un temps d’installation et de reconnaissance mutuelle par le « bonjour », et la prise de repères spatiaux, d’attention aux uns et aux autres… et d’introduction de la séance. Un rituel qui peut être un conte, une musique, un jeu, l’accueil de la mascotte - petit compagnon est un outil favorisant et très apprécié des enfants.

C’est le moment pour rappeler le cadre et les règles de fonctionnement du groupe. Un temps nécessaire aussi pour établir des liens et des transitions à partir de la remémoration de la séance précédente, situer la séance du jour dans un ensemble et présenter les objectifs ou le thème de la séance.


2 – Expérimentation / mise en situation

Il s’agit de l’activité à proprement parlé : jeu, saynète, mime, débat, histoire qui sera le support à l’apprentissage et aux étapes suivantes (cf « activités »). 
C’est l’étape de contextualisation qui part des représentations et des compétences des enfants et qui permet l’expérience concrète, le tâtonnement, le conflit cognitif.


3 - Prise de conscience / analyse

C’est une étape de questionnement, de retour sur ce qui vient d’être vécu pour exprimer les ressentis, les perceptions, les idées, les constats… 
C’est une première phase de décontextualisation qui va mener à l’apprentissage visé.


4 – Elargissement / généralisation ou synthèse

C’est à ce moment que l’on va pouvoir établir des liens avec des situations connues ou vécues des enfants. Elargissement, généralisation ou synthèse, c’est selon le type d’activité et de compétence travaillée. Mais à cette étape l’enfant doit pouvoir saisir « le sens » de ce qui vient d’être fait pour permettre la recontextualisation attendue, le transfert dans des situations nouvelles. Cela n’est pas toujours possible d’emblée, la répétition dans le temps et donc les prolongements dans le quotidien de la classe doivent la favoriser. Selon les activités et les groupes les liens du type « à quoi ça peut servir dans la vie » se font spontanément ou bien l’adulte peut l’expliciter lui-même. C’est aussi parfois l’occasion pour ouvrir d’autres questions, annoncer une autre séance.

Cependant, il faut faire attention que cette synthèse ne soit pas « l’alibi » pour l’animateur qui tente de se rassurer sur le mode « vous avez bien compris tel ou tel message », compétence, etc., avec une tentative de « penser à leur place ». Souvent il faut aussi tenir compte de l’état de saturation des enfants en fin de séance mais aussi du temps de la maturation et de l’appropriation. Comme énoncé précédemment, éprouver est déjà une riche expérience pour certains enfants qui ne sont pas toujours en capacité d’aller au-delà.


5 - Appropriation personnelle

Il s’agit de donner un temps quand c’est possible durant la séance sinon plus tard qui permette à chacun de formuler même intérieurement les acquis, les prises de conscience attachés à cette séance ou encore d’exprimer personnellement par écrit, par dessin ce qui n’a pu l’être. Cela sera favorisé par un outil simple et attractif (carnet de bord, document-mémoire personnel ou collectif etc.).


6 - Clôture de la séance

Comme le temps de l’accueil, il faut savoir terminer, se dire « au revoir » par un rituel qui peut aussi être mis à profit pour une évaluation rapide de la séance par les enfants.


L’organisation spatiale

Faut-il intervenir dans les classes ou dans un autre espace de l’école ? Les auteurs de programme n’ont pas tous la même position. Notre expérience nous permet de constater les avantages et inconvénients des deux pratiques.

Dans le programme « Estime de soi et compétence sociale chez les 8/12 ans »1, il est dit :

« Dans le cas où l’activité se déroule à l’école, on devrait si possible utiliser le local du programme scolaire régulier. Il est aussi préférable que les enfants gardent leurs places habituelles. » 
Cette attitude renforce l’idée que ce travail fait partie intégrante de l’activité scolaire. Il épargne aussi le temps nécessaire parfois au changement de salle.

A contrario, dans un souci de dissocier le temps d’apprentissage scolaire du temps de développement de ces compétences, comme de différencier les postures d’enseignant et d’animateur, il peut être préféré de choisir un autre espace (salle polyvalente, bibliothèque…). Cette formule est souvent plus favorable à des organisations différentes de l’espace en cercle, en U, sans table, par petits groupes… Cette opportunité n’est pas toujours possible.


L’organisation temporelle

La durée moyenne d’une séance est d’une heure avec un rythme toutes les semaines ou toutes les deux semaines environ. 
Cette organisation fait l’objet d’une adaptation en fonction du projet, de l’âge des enfants et de l’enseignant. Si les interventions sont longues (1 h 30 à 2 heures), il faut veiller au rythme, à l’alternance des contenus dans la séance. Des séances plus longues favorisent les temps de créativité complexes : terre, peinture, collage…


La taille du groupe

L’expression et la participation recherchées sont favorisées par des temps en groupe restreint grâce à la présence de plusieurs adultes : 
- soit intervention en demi classe – 15 élèves 
- soit des temps de répartition de la classe en sous groupe (8 enfants ou 4…)

Un exemple de séance CPS au collège

Retrouvez l'équipe sarthoise dans une interview sur l'implantation de leur projet et d'autres vidéos dans la rubrique  En lien...